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Marianne Abramovici

La fabrique de la ville - Peut-on penser la transformation de la ville comme une innovation ?

Ce post inaugure une nouvelle catégorie dans mes posts sur le design de services. Il s'agit cette fois-ci de réfléchir non pas à un service mais à la ville comme objet de transformation voire d'innovation.


En tant que chercheur de l'Université Gustave Eiffel, je participe à l'i-site FUTURE qui a pour ambition "d'inventer les villes de demain" (http://www.future-isite.fr/li-site-future/)


Ma participation à cette réflexion ne date pas du projet i-site. L'Université Gustave Eiffel n'est que l'aboutissement d'un long processus de rapprochement avec des partenaires publics et privés autour de problématiques de recherche qui m'ont conduite à réfléchir aux nouvelles mobilités urbaines (projet EFFICACITY) et aux propriétés nécessaires de la ville inclusive ( projet LISOHASIF).


Dans ce dernier projet, conduit sous la direction du Professeur Albert DAVID et l'Université Paris Dauphine, nous avons interrogé les méthodes de conception innovantes et leur mobilisation pour l'invention de nouveaux services, voire de nouvelles logiques d'urbanisation. Cette première recherche dont vous pouvez retrouver les résultats ici (https://lisohasif.wixsite.com/conference) nous a confronté aux logiques d'acteurs et la complexité de penser de façon coordonnée ce qui transforme la ville.


J'ai commencé depuis dix huit mois un autre projet qui m'amène à approfondir ces problématiques : l'étude longitudinale du projet d'écoquartier de Chatenay Malabry dans le cadre d'un partenariat original entre l'Université Gustave Eiffel et FUTURE et Eiffage, promoteur chargé de l'aménagement de cet écoquartier. Le chantier commence, les plans ont été dressés mais la co-invention de ce quartier avec les riverains et les futurs habitants n'en est qu'aux prémices. Un lieu a pourtant été pensé et conçu pour penser ensemble ce vivre ensemble : c'est la maison du chantier.


Grâce à ce dispositif, un groupe de chercheurs de l'Institut de Recherche en Gestion a la possibilité d'observer et de participer à l'émergence de représentations sur ce que sera ce nouvel écoquartier, donnant la possibilité de mieux appréhender les attentes et, dans l'idéal, de faciliter une co-conception apaisée des projets de nouveaux services aux habitants.


Dans un monde idéal, en Décembre 2020, je devrais vous exposer les premiers résultats de ces ateliers confrontant habitants et chercheurs. Dans la France de 2020, le report des élections municipales et surtout la crise sanitaire fait que l'accès au terrain reste semé d'embuches alors même que le chantier avance....


Alors, à défaut de pouvoir observer les acteurs, j'essaie de mieux comprendre ce qui fait de ce terrain un terrain remarquable. Un premier moment de vérité a constitué dans la cérémonie qui a inauguré ce partenariat et a permis de présenter l'ensemble des projets et des partenaires de recherche réunis autour de ce projet. Si j'avais encore des doutes sur l'existence d'enjeux de pouvoirs, ce temps officiel aurait suffit à m'ouvrir les yeux. Je veux retenir de ces discours courts et néanmoins très éclairants, la notion de démonstrateur qui a été au coeur du discours du responsable d'Eiffage, venu présenter ce partenariat.


Ce qui est en jeu pour ce promoteur, ce n'est pas simplement la réussite de cet écoquartier mais la possibilité de démontrer qu'ils sont en capacité d'éclairer, mesurer et finalement prouvé le respect d'un certain nombre d'engagements, dans la durée autour de la construction et de l'entretien de l'écoquartier.


On ne peut pas comprendre l'importance de cet objectif dans la stratégie d'Eiffage si on ne réalise pas que les écoquartiers sont des projets qui s'inscrivent dans un temps longs (au moins dix ans) et qui donc, mettent au défi les promoteurs de non seulement livrer un ensemble d'ouvrages dans les temps et les conditions fixés mais à en assurer un fonctionnement respectueux des engagements environnementaux et sociaux pris.


Cet accroissement de l'horizon temporel d'analyse des nouveaux quartiers urbains n'est pas propre aux écoquartiers. Ils caractérisent également les projets retenus dans les concours "réinventer la ville" initiés par Paris et dont Jean-Louis Missika a parlé à la dernière réunion du groupe Création de l'Ecole de Paris du Management. Les prochaines entrées de cette catégorie reviendront sur cette conférence. En introduction, cette première synthèse graphique qui souligne ce que ces concours ont révélé des rapports de force entre promoteurs et services d'urbanisme / promoteurs et architectes.




Bonne lecture et n'hésitez pas à réagir en commentaires. Research in progress !


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