Premier cours sur le mémoire de Master. Un public de formation continue.
Objectifs : déminage !
Repérer les peurs, les freins. Mettre en contexte, expliquer, définir mais surtout RASSURER
Pas si facile en distanciel mais un travail en petits groupes via zoom avec élaboration d'une carte mentale commune, après un temps individuel de questionnement et deux petits moments d'apports de connaissances, permet quand même de libérer la parole et de repérer quelques sujets :
La question de la légitimité du poids du mémoire dans l'obtention du diplôme, qui traduit en creux la peur de l'échec malgré une bonne volonté;
La question de la "bonne" problématique qui questionne les enjeux et le point de vue ("bonne pour qui ?");
L'appropriation de l'exercice comme un défi, un combat avec soi-même mais qui révèle bien ce qu'il peut y avoir de rêves et de fantasmes autour de ce simple mot;
Et enfin, forcément, la question de LA BONNE méthode...
Et à ce moment, moi, je suis en mode "grand écart". Car je sais par coeur, la "bonne" méthode, celle qui est enseignée dans tous les livres.
Je la sais, je peux vous l'expliquer mais je ne peux pas l'incarner car....je n'ai jamais su la suivre !
Mais, oserais-je vous dire comment je travaille vraiment ? Dans ce bordel, ce a-organisé, ces livres partout, ces projets tous commencés, bien peu terminés. Ces pauses, ces ballades, ces écoutes. Toujours connectée mais pas organisée... En tout cas, pas comme dans les livres.
Et pourtant, je produis. J'écris. Et, au bout de 25 ans, je peux enfin le dire. Je ne suis pas mauvaise. Je fonctionne à l'envers, en "dépit du bon sens" mais cela fonctionne. Enfin, pour moi, cela fonctionne.
Mais en 25 ans d'accompagnement de mémoire, j'en ai rencontré, des "comme moi", des qui sont incapables de commencer par le plan. Des qui ont besoin d'écrire trente pages avant de commencer à saisir ce que sera (vraiment) leur sujet. Des qui refont dix fois leur plan et n'y mettent le point final que le soir même du rendu.
J'en connais d'autres. J'en ai accompagné. Cela donne (parfois) d'excellents mémoires. Et je pense que ce fut une de mes forces de pouvoir dire, "t'inquiètes si tu ne sais pas faire avec la méthode des livres. Moi non plus. Mais je vais t'expliquer comment je fonctionne."
Alors, après une enième discussion de cet ordre, j'ai décidé de vous le mettre en image. Bien sûr, je ne sais pas si la "méthode" de droite ne correspond qu'à moi ou bien que d'autres créatifs s'y retrouvent et je vous invite à commenter !
Et, seconde question, je me demande si mon esprit inductif ne vient pas de cette façon d'appréhender le monde, à moins, bien entendu, que ce soit l'inverse !
Mais j'ai une bonne nouvelle ! Les deux approches fonctionnent. Pas forcément pour tout le monde et il y en a probablement bien d'autres.
Mais c'est quand même bien de savoir qu'il y a plusieurs chemins qui mènent au Graal. Euh, je veux dire au Master, vous m'aviez compris !
Faisons un atelier pour résoudre le dilemme : comment personnaliser l'enseignement de la méthodologie mémoire ? Donc a priori (message personnel : j'utilise "a priori", "a posteriori" mais j'explique et dégaine mon dictionnaire !) comment transmettre un procédé homogène alors même que l'on sait avant de commencer que cela ne marche pas comme cela ? Comment personnaliser l'approche ? Comment garantir la qualité du résultat, le respect des exigences d'un travail de recherche, en contrôlant autre chose que l'application d'une méthode ?